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La forêt

foret

L’astre de lumière se prépare à plonger,

Dans l’horizon sans ses volcans par l’eau étouffer,

Le règne des ténèbres éblouit la forêt et la réveille,

Se montre à celle qui de ses rêves ne cesse de désirer.

 

La forêt dont tous les sens sont préparés,

À accueillir les amantes qui sur sa chair sont prêchées,

Les amantes aux goûts plus exquis que le miel aux abeilles,

Folles qui s’allongent sur elle à chaque ivresse de vérité.

 

Au rendez-vous avec les étoiles la lune est arrivée,

Regardant la forêt pour la passion retrouver,

Pour faire de ses caresses tendres merveilles,

Et avec les corps nus des étoiles danser.

 

Leurs danses à la naissance d’Éros ressemblaient,

Leurs formes comme l’être et la vie se soudaient,

Lorsque la forêt sur son mont de Vénus les accueille,

Au moment où ses arbres se font lit de volupté.

 

Face à l’orgasme de ses affects la nature a pleuré,

L’hibou, le dernier chant du cygne a crié,

Le plaisir s’est rendu à la pureté originelle pareil,

Et les amantes dans l’insouciante volupté se sont oubliées.

 

L’aube venue, au monde des sommes se réfugie la forêt,

Le soleil ne comprend pas ce que la nuit lui a procuré,

Ceci est évident, le jour est homme, la nuit est femme…

Et lorsque femme de ses lèvres rencontre femme…

 

Antoine Fleyfel

03.08.2003

Extasis in Achrafieh, 1/5 Klaxon coupé, 2003

Album : Extasis in Achrafieh
(Improvisations)

Track 1 : Klaxon coupé

Piano : Antoine Fleyfel
Guitare : Marc Melki

Juillet 2003

Extasis in Achrafieh, 2/5 Pater, 2003

Album : Extasis in Achrafieh
(Improvisations)

Track 2 : Pater

Piano et chant : Antoine Fleyfel
Guitare et chant : Marc Melki

Juillet 2003

Extasis in Achrafieh, 3/5 Jn 3, 16, 2003

Album : Extasis in Achrafieh
(Improvisations)

Track 3 : Jn 3, 16

Piano et chant : Antoine Fleyfel
Guitare et chant : Marc Melki

Juillet 2003

Extasis in Achrafieh, 4/5 Klaxons en concert, 2003

Album : Extasis in Achrafieh
(Improvisations)

Track 4 : Klaxons en concert

Piano : Antoine Fleyfel
Guitare 1 : Marc Melki
Guitare 2 : Ramy Khalaf

Juillet 2003

Extasis in Achrafieh, 5/5 Maratony, 2003

Album : Extasis in Achrafieh
(Improvisations)

Track 5 : Maratony

Piano : Antoine Fleyfel
Guitare 1 : Marc Melki
Guitare 2 : Ramy Khalaf

Juillet 2003

Anastasia

anastasia

Je pénétrais la salle en concert avec les faisceaux de lumière qui se succédaient pour contempler la beauté d’Anastasia ;

Anastasia qui séduisait les cordes par ses touchers, et provoquait l’ivresse de son instrument.

Ses cheveux  suivaient son regard, et se plongeait vers ce gémissement divin qui s’incarnait au sortir de ses doigts.

 

Je pénètre son monde, et tourne autour de sa chaleur ; je ne suis que désir ardent, brûlant les étincelles que j’ai rencontrées en entrant.

La lumière n’importe plus, je suis aveugle, et ne fais que sentir et être ce qui se présente à moi.

Je sors désormais de ses mains, et ne suis que musique, dansant entre l’espace et l’abîme.

 

Tous ceux à qui il a été donné de m’entendre, m’écouteront, mais moi, insouciant, n’ayant conscience que de la beauté de cette passion qui m’entraîne, je m’envole jusqu’à son cœur,

et m’oublie à sa source, là où nul souvenir n’est nécessaire, là où il n’y a rien à voir.

 

Anastasia, je suis toi, et tu es moi, je te touche de mes doigts, et l’éternité se rassemble entre mes bras.

Je ne t’approche qu’en musique, et ne m’approche que musique, car tout soupir naissant n’a de sens que de toi, car toute naissance est vie qui meurt en toi, pour renaître.

 

Je te suis sur les voies de l’ivresse, et me conduis dans les chemins de la folie.

Ta beauté est ma folie, et hors d’elle, je ne trouve vie. Toi, moi et la vie, ne faisons qu’un au soir du délire.

Oui, la nuit va régner, et la ténèbre commence à chanter le goût exquis de notre union.

 

Antoine Fleyfel

13.04.2003

Regard

regard

Au toucher de ton regard chante ma raison,

Marque mon cœur et grave lésions,

Éros envenime sa flamme tarie qui,

Lâche s’esquive craignant ma passion.

Il sera une fois un être que,

Errant je cherche à nommer.

 

Antoine Fleyfel

07.04.2002

Ombres

reveombreux

Il faisait blême quand l’astre se retira de son antre,

Enchantement ne cesse-t-il de rendre, tant beau, tout blanc,

Illusions de ce qu’il entre, mirage de ce qu’il soit présent,

Tout un soi était et tout un jour sera, un instant, rendu présent.

 

Hermès toujours, tel l’éclair d’antan,

Tonne raisonnant, bouleversant les ans,

Au grès des mystères du rayonnement,

Ne cesse-t-il de danser communiquant,

D’une pas silencieux et d’un cri chantant,

Ce que seul peut pénétrer l’être contemplant.

 

Voyant ce qui se prête à désirer,

Et désirer ce que prêche un voyant,

Voir n’est qu’illusions de moments,

Où cœur caché et vouloir ardent,

S’esquivent et telle une mort se dérobant,

Jusqu’aux origines où des abîmes se fait la vérité.

 

Tant messager, tant ignorant,

Hermès jamais sur sa terre régnant,

De son être vit l’être,

Et sans, pas d’étant.

 

Antoine Fleyfel

19.02.2002

Un grain de sable

sable

Un grain de sable se promenait entre les vagues, éparpillé parmi d’autres et retrouvé sur la plage.

Percevant l’horizon et contemplant le soleil, il se dit : « Que sont belles tes étendues, Divine Nature, et que me sont voluptueuses tes communications, d’un univers à  un autre tu me déplaces, et à chaque nouveauté un autre monde naît.

Il y a belle lurette quand je fus créé, ton feu ardent me projetait vers l’éther, et l’habit de la terre devenait mien. Cependant, et faute de pureté, nu je me retrouvais, en chute vers ton cœur.

Des lustres passaient et tu me façonnais. À la ressemblance de tes amours, j’étais toujours nouveau, à jamais jeune, comme un enfant qui joue dans le temps sans le savoir.

Ô Divine Nature, ô tendre volupté, tes voies sont insondables et je les suis. Malheureux que je suis, pris par tes eaux, nageant parmi tes courants, quel heur ai-je de ne point comprendre.

Un jour je contribue à tes empreintes, un autre je suis ton fort. Une fois, me croyant noyé, je formais avec mes sœurs une belle toile que l’on pouvait voir de tes astres.

La mer me croit petit, elle ignore que je fais partie de toi. Tant fini que je suis, tout éternel me voilà. Chaque instant m’est une éternité, et chaque instant m’ouvre à toi.

Ah ! Voilà une vague. Viens sœur, allons jouir de l’existence, jouons à être, buvons de l’éternité ».

L’horizon flirtait avec le soleil, et un petit grain de sable s’apprêtait à dormir, pour renaître à nouveau, dans un nouvel univers.

 

Antoine Fleyfel

06.03.2000