Newsletter

Pour recevoir les nouvelles du site, entrez votre courriel et cliquez sur « Je m’abonne »

Un grain de sable

sable

Un grain de sable se promenait entre les vagues, éparpillé parmi d’autres et retrouvé sur la plage.

Percevant l’horizon et contemplant le soleil, il se dit : « Que sont belles tes étendues, Divine Nature, et que me sont voluptueuses tes communications, d’un univers à  un autre tu me déplaces, et à chaque nouveauté un autre monde naît.

Il y a belle lurette quand je fus créé, ton feu ardent me projetait vers l’éther, et l’habit de la terre devenait mien. Cependant, et faute de pureté, nu je me retrouvais, en chute vers ton cœur.

Des lustres passaient et tu me façonnais. À la ressemblance de tes amours, j’étais toujours nouveau, à jamais jeune, comme un enfant qui joue dans le temps sans le savoir.

Ô Divine Nature, ô tendre volupté, tes voies sont insondables et je les suis. Malheureux que je suis, pris par tes eaux, nageant parmi tes courants, quel heur ai-je de ne point comprendre.

Un jour je contribue à tes empreintes, un autre je suis ton fort. Une fois, me croyant noyé, je formais avec mes sœurs une belle toile que l’on pouvait voir de tes astres.

La mer me croit petit, elle ignore que je fais partie de toi. Tant fini que je suis, tout éternel me voilà. Chaque instant m’est une éternité, et chaque instant m’ouvre à toi.

Ah ! Voilà une vague. Viens sœur, allons jouir de l’existence, jouons à être, buvons de l’éternité ».

L’horizon flirtait avec le soleil, et un petit grain de sable s’apprêtait à dormir, pour renaître à nouveau, dans un nouvel univers.

 

Antoine Fleyfel

06.03.2000

Leave a Reply

You can use these HTML tags

<a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>