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Habib

حبيب

habib

في يوم نور جاد به العطاء من خضمّه
انسكب الحنان في القلب همسا حبيب

ملأ الفؤاد من فيض روحه
فولد طفولة تجهل فراغ النحيب

أردى شموخ العقل بسمو صمته
فاخترق حجاب الضنى بصفاء مهيب

قبل أن أحلمه أتاني بجوده
وأسكرني بكلمات حولّها خمرا جديد

قلّما وجدت أجمل من مسامرته
إذ يضحي الوقت ليل عشق غريب

نجّاني الله من فراق شخصه
وأبهج عظامي باستحضاره وهو القريب

أبوّة أتاني من أعماق أحشائه
فأدركت أبهى وجوه الحب بحبيب

Antoine Fleyfel
27.01.2010

Éveil d’existence

يقظة وجود

reveil

أ

أيقظتني الحياة يوماً إلى الوجود،

 في ليلة تلألأت جمالات الدنيا فوق قمم العبور.

لمستني ذراع العلي وأخرجتني من أناملها طفلا،

 لا يدرك النور إلا ابتسامة رسمها الكون بين وجنتيه.

فأتيت والبراءة مضجعي أبلج عليها فجري،

 وأحلم في كنف راحتها بما يذمع خلق آمالي.

وعليل الكون يمسح منذ نعومة أظافري دموعا

 فجّرها فيّ قوم لم يروا من الومض إلا انتهاءه.

وجمال الآب يكسي صغري ألوانا تشعّ من وجهي

 وتعكس حبّا لا يضاهيه إلا عطاء عِشقٍ على عود خلاص.

ب

ايقظني العالم يوما الى البصر،

  بنهار أشعّت زائلات التراب في شكل اليسامين.

 لامستني أيدي العدم وأخرجتني من أظافرها مضطربا،

 لا أدري أنغام الطرب إلا استهزاء ساخر كفيف الروح.

فتهت والكآبة مركعي أقبل إليها دجىً لكياني،

 وأستجلي في روضها ما يصبو خنق انفاسي.

ورياح الدنيا تصفع عمرا يرنو القبوع

 في لحم مسكره خمرة حقّ عصرها النور.

وغياب الآب يلفح قلبي ألماً أهرق دموع اشواقي

 على صخرة لازمة بكاء ابن البشر في تخبّط هذيذه.

ت

أيقظني الحب يوما الى الذات،

 في لحظة ذاب فيها وجدي في كيان الإبتداء.

بلسمتني لمسات العشق وولدتني من دمائها انسان،

 لا أعرف التنفّس إلا ابداعا يخلق المكان.

فوُجدت والملؤ سراطي اسيره وأضحي سبيلا

ألاقي على جوانبه ورودا نثرتها أهواء الكمال.

ودفء الحنان يخرجني الى آلام عذبة،

 تدركني عذاباتها معنى الاخلاء ورحابة الصحراء.

حلول الآب يبعثني الى حيث يغرب الليل ويحضر نهاري،

 يقظة سؤالي عمّا قد تاق اليه بصري.

أنطوان فليفل

ثلاثة وثلاثون ربيعا…

08.10.2009 – 08.10.1976

Mon exil, ma nostalgie

غربتي حنيني

exil

غريباً أسير على قوارع الدجى
أبحث عن مسيري الى نابض الحياة
ولا حجّي أجد ولا القِبلة
بل وقدُ ليسٍ ألهبه الفراغ

أبرك على أقدام العطاء وأذرف
أشواقي دمعا إلى البكاء دعاء
وما أجد الحب إلا قبورا
بنيت على سقوط الآمال من علاء

ذاتي تبكّر سكرى إليّ
خمرها الليل وكأسها الزوال
تمزّق وَجداً لا يبلسمه
إلّا حنين يعشق الفرار

غربتي موتي ساحة جحيمي
يبعثني منها الغياب غبار
حنيني حياة يتيمة الدين
يولدني فيها ايمان يغار

نظراتي يحدق بها وجه العدم
فيطرحني لابسا كساء العراء
وآهاتي يعشقها صوت غريبٍ
حلّ في لحمي وذاب وباء

وإن ذبل ذكري يوما
وإن مات فيّ صمت الرجاء
يبقى مني أنّي غريب
متيّم بأرض فاقدة الأوصاف

متنفّسي حنين يقلق سؤالي
عمّا قبل أن يوجد غاب
فطرتي حنين يولد جمالي
قبح انتظار ما لا ادري

Antoine Fleyfel
09.03.2009

Paroles de mon intérieur

كلمات من باطني

paroles interieures

كلماتي ابعثها لك
هذيذ يرنمه قلبي
هيام يقبّله توقي
حنين يلهب احشائي
عشق يلبسه عمري

الحاني ارسمها لك
ترانيمَ ترفعها الطيور
أجاويدَ تعليها النسور
احاديثَ يلفظها الظهور
أقاويلَ تنحتها الصخور

شوق قلبي لك
كالزهر يلبس الحقول
كالكون يبغي الدهور
كالليل غامر النور
كالدجى للحياة عبور

حبّ جسدي لك
انعكاس نور للمساتك
اناء نار لعطاآتك
جنون بركان من حنانك
مسير الدروب بأقدامك

سبيلي اكتبه اليك
رواية موطني بك
حكاية بحثي عنك
صراخ روحي لبيتك
انين طفلي لثديك

الهي الهي اجعلني هيكلك
واولد نفسي من نسيم شفتك
واخلقني ابدا من نبضات ايقاعك
ولتنسني الحياة في راحتك
لأنّك وحدك نصيبي في فسيح احيائك

Antoine Fleyfel
10.12.2008

J’ai fait un rêve aussi

En hommage à Martin Luther King

mlk

La vie de l’homme est composée de moments de décisions et de beauté, de pensées et d’actions…

Des moments qui se rencontrent à la nuit de l’être, et qui contemplent l’existence en dansant, au rythme des astres qui extasient l’étant par l’éclair de leurs lumières…

La vie de l’homme est faite de songes qui se réveillent, lorsqu’ils trouvent dans le jour un réceptacle à leur devenir…

Dans les ténèbres de la souffrance, à la source de jouvence de l’univers, j’ai fait un rêve.

J’ai rêvé des chrétiens, de toutes familles confondues, rassemblés au sortir des plaies d’amour du nazaréen, adorant Dieu d’une seule voix, rejetant les divisions qui les ont séparés et les croyances humaines qui leur ont tellement nui, détruisant leurs mauvaises symphonies cacophoniques, et chantant avec beauté la Source de la vie.

J’ai rêvé de toutes les religions, rassemblées au Temple de la vérité : musulmans, chrétiens, juifs, bouddhistes, hindous… Main dans la main, en train d’adorer le Principe de la Vie et le Chemin du Salut, tantôt en le nommant Dieu, tantôt en l’appelant d’une diversité de noms variés comme les formes de l’existence.

J’ai  rêvé de tous les humains, croyants, athées, agnostiques, indifférents… se balader au jardin de la rencontre, causant de la richesse du mystère, tentant de marcher vers l’incompréhensible, tâtant l’inconnaissable… rencontrant tout « autre » sans qui le « soi » serait incapable de frayer les chemins de sa réalisation.

J’ai rêvé des races se rejoignant au dessus de l’ignorance de certains, formant un arc-en-ciel dans le ciel de l’humanité et la rendant jolie, comme la figure de la nature qu’elles manifestent ainsi, en vérité.

J’ai rêvé d’un monde où la distinction n’est ni dans l’argent, ni dans la classe, ni dans le sexe. Un monde de diversité où l’on se reconnaît par ce qu’on est, et non par ce que qu’on a… par notre puissance d’aimer et de pardonner… par notre capacité de nous enrichir par ce qui est différent. Un monde où l’on n’impose qu’à soi, un devenir meilleur.

J’ai rêvé qu’un jour, mon rêve rencontrera les autres rêves qui le cherchent, et qu’il rejoindra les songes pour qui il existe…

Un monde meilleur existe probablement… il est rêvé, il faut le réveiller !

 

Antoine Fleyfel

08.10.2008

Marcelle

مارسيل

marcelle

شجرٌ وشمسٌ ونبع ماء
حياةٌ دفئٌ وروض عطاء

يا له وجود اخضوضر وضاء
وجاد بنسمة تروم السماء

عمر النور مسيرٌ وضّاء
ينحت لبّ قلب المسحاء

ينضح ككثرة نجوم السماء
ويعطي حلول الأيس كساء

لعُمري بعثُ ولوجي جاء
ألِفٌ لنفسي ولروحي ياء

إبريزي أنتِ ونعم الجلاء
الخضار والضياء والهباء

سواك ما لقلبي داء
يا مرسالاً من الله فدّاء

Antoine Fleyfel
27.07.2008

La mer

mer

Mon regard me fixe de ton horizon,

Navigue sur tes eaux en traçant des mots,

Derrière tes pluies se mouille ma vision,

Et nage d’une grâce soupirant un souvenir.

 

Antan m’immisçant dans tes profondeurs,

Je dansais avec les lumières que l’Éternel m’envoyait,

Et quand comblé par tes courants je sommeillais,

Sur tes eaux je dormais couvert par tes vagues.

 

Je cherchais l’étoile du matin pour naviguer sur toi,

Bien que pirate et parfois requin tu m’étais loi,

L’aurore par toi est perpétuel commencement,

Témoignant de l’enfantement de l’Astre de toi.

 

Mes yeux cherchent en vain mon regard,

Ne trouvant que sables sans tes poissons,

Bien que le désert de toi donne hallucination,

Sans ta vie, Mer, dépérit la raison.

 

Antoine Fleyfel

08.11.2007

Lettre succincte à l’absence

absence

Chère absence,

Je t’écris cette lettre parce que tu comptes pour moi.

Quand tu étais là, je ne te fuyais au début qu’en jouant, mais par la suite, malgré tous les orages que j’étais de toi provoquant, je craignais tes joies.

Nos balades ne me manquent pas, mais combien de nos belles escapades marquent toujours mon soleil et mon vent. Et je te promets, que si tu es là, ne serait-ce que pour un instant, nous irions aux terres des astres naissants.

Je constate parfois ton ombre sur mes jours passés ; tu me cours après en fuyant, et je t’étreins lorsque la présence s’esquive.

Maintenant que tu n’es plus là présente, je m’inquiète de ton absence.

Mon corps sens toujours le baume de tes caresses, et je te sens là, las de ce que tu ne sois qu’illusion d’un passé traînant ses pieds sur des chemins incertains.

Je t’imagine perdue là où la lumière est chantée par le coq, là où les étoiles dansent aux rythmes du chant du loup.

Je pense à toi tellement tu manques, à une présence qui jaillit, du partage de l’oubli, entre le diable et l’existence.

Le jour où tu verras, mon étonnement se créer de notre rencontre, cache toi sous mes doigts, que je risque le prélude d’un parfum.

Je te prie de croire en ma profonde compassion.

Une connaissance de toi…

 

Antoine Fleyfel

14.10.2007

Prière spinoziste

geometrie

Ô Substance immuable et Éternelle, toi qui existes par soi, toi qui es Unique, que loués soient tes attributs ;  Que la Pensée m’emmène vers toi, et que je ne comprenne jamais l’Étendue comme distincte de toi.

Ô Nature naturante, incréée et par nature existante, tu es la cause de la nature naturée. Louée sois-tu, Ô toi sans qui rien ne peut être.

Ô Dieu indivisible et nécessairement infini, comme il est absurde de te parler, et comme il est adéquat de t’aimer.

Toi seul mérite le don intellectuel entier, car en toi s’inscrit la vérité de l’existence, et hors de toi, nul concept vrai ne peut exister.

Qu’en t’aimant de ma raison j’éloigne de moi les passions néfastes.

Qu’en comprenant ton unicité je cherche la paix civile qui m’octroie les éléments nécessaires à ma compréhension à jamais grandissante de l’Éternité.

Que par la sagesse, je puisse en ma prise de conscience de toi, aboutir à la béatitude philosophique, à la science infuse intellectuelle.

Je ne suis qu’un mode, mais un mode de toi. En ma conscience de cela, je suis toi, mais pas absolument toi, car en ton infinité, tu dépasses tout mode, bien que tu t’y exprimes selon les attributs qu’il est capable de connaître.

Ô cause immanente de toutes les choses, je n’ai de joie qu’en suivant tes voies. Que je puisse parler de ta vérité à tous les sages, aussi peu nombreux qu’ils puissent être. Que la nécessité des circonstances éloignent de moi les ignorants, ceux qui te croient dieu à leur image, ceux qui te conçoivent selon leurs imaginations et selon leurs fantasmagories.

Ô Dieu, cause efficiente de l’existence et essence des choses, de toi j’ai pris conscience, et plus rien ne peut me troubler. Je suis Éternel, et en toi Vrai. Je suis en toi, et tu es en moi, rien ne peut me manquer.

Que je meure, je vis, et que je vive, je ne peux être que de toi. Ta nécessité est ma liberté, celle que seuls les philosophes peuvent éprouver…

 

Antoine Fleyfel

04.10.2007

Liberté

liberte

Pour ton amour j’ai vécu profonds délires,

Face à ton feu brûlant je n’ai su que dire,

J’ai alors étreint ta flamme me laissant séduire,

Lumineux, le bois ressemble à ce qui l’a transformé.

 

Sur les hautes cimes, Aphrodite je t’ai chantée,

Face aux cris des vulgaires, ne me suis lassé de t’exalter,

Que stupides les passions des êtres effrayés,

Qui préfèrent au regard de tes yeux dans les chemins de l’histoire gésir.

 

Dupe est l’assemblée des anges qui me croit cher payer,

Ma folle dévotion en qui seule ma passion est réalisée,

Zeus n’est-il pas des grecs prisonnier,

Et moi, Mère Nature le sait, en toi je reste éternellement à découvrir.

 

Que je prononce ton nom avant de mourir,

Que s’unissent à toi mes désirs et mes soupirs,

Mes morts ne sont en toi que vivre et bénir,

Sainte Liberté, que mon sang s’épuise à tes pieds.

 

Antoine Fleyfel

03.06.2004