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Etude liturgique comparative entre deux rites de couronnement maronites (1306-1942), 28.01.2008

couronnement

1. Introduction

     Ce travail liturgique à comme but de faire une comparaison entre deux « rites de couronnement » maronites, l’un manuscrit datant de 1306, et l’autre imprimé à Bkerké et datant de 1942.

     La motivation d’un tel travail est la recherche des origines les plus lointaines du rituel de couronnement maronite. Par le biais du rituel de 1306 (qui est le plus ancien manuscrit de couronnement maronite que l’Eglise maronite possède) il est en effet possible de retrouver une forme théologico-liturgique bien ancienne qui se rapproche plus de la source liturgique syro-antiochienne que le rituel de 1942. De plus que le manuscrit est exempt de toute latinisation qui ne s’est faite systématique dans l’Église maronite qu’à partir du XVIe siècle. Quant au rituel de 1942, c’était le dernier rituel officiel qui fut imprimé XXsiècle, et qui ait obtenu l’aval du patriarche maronite.

     Ce travail comparatif permettra aussi de pouvoir observer certains éléments latinisants dans le rite de 1942, ce qui pourrait être intéressant pour un travail de réforme liturgique ; comme par exemple la caractéristique orientale de l’onction avec l’huile lors du couronnement, qui a disparu avec l’influence latine.

     Après avoir brièvement présenté les deux rituels et établi leurs structures, les comparaisons des différentes parties seront effectuées.

2. Rite du couronnement maronite selon le manuscrit de Bkerké (1306 A.D.).

2.1. Aperçu

     Le manuscrit de Bkerké du rite de couronnement maronite qui date de l’année 1306 est écrit en langue syriaque. Son état est quelque peu dégradé à cause de l’humidité et d’autres facteurs naturels qui attaquent et détériorent parfois les manuscrits. Beaucoup de feuilles et de mots manquent. Le rite du couronnement est suivi par un rite de bénédiction des habits sacerdotaux et des nappes qui couvrent l’autel. Le nombre de ses pages est de 53.

2.2. Structure

 I- Rite des fiançailles

  a- Le prêtre s’assure du consentement des deux sujets.

  b- Prière

   b’- Autre prière

  c- Prière sur l’huile

  d- L’onction des fiancés et de tous les présents

 

 II- Rite de la bénédiction des anneaux

 

  a- Prière de la bénédiction des anneaux et des ceintures

  b- Trisagion

  c- Credo

  d- Hymne de saint Ephrem chantée par le prêtre

  e- Hymne chantée par le diacre

  f- Mazmouro (chant) des lectures

  g- Korouzouto

  h- Le prêtre met les anneaux dans les mains des fiancés en récitant une prière

  i- Le prêtre ceinture les fiancés en récitant une prière

  j- Pater

  k- Prière Finale

III- Rite du couronnement

a-     Prière proclamée par le diacre (Hlof chayno)

b-    Bo’outo de saint Jacques chantée par le prêtre portant les couronnes de sa main droite

c-     Trisagion

d-    Mazmouro (chant) des lectures

e-     Lecture d’Ep 5, 22-27

f-      Lecture de Mt 19 3-6

g-     Korouzouto

h-     Chant de louange (w léh léychou’ mchiho)

i-       Hymne (Fchito)

j-       Le diacre proclame: prions

k-     Le prêtre joint les mains des époux et proclame trois fois une doxologie trinitaire

l-       Prière 

   l’- Autre prière

m-  Le prêtre met la couronne sur la tête de l’époux en récitant une prière

n-     Le prêtre met la couronne sur la tête de l’épouse en récitant une prière

o-    Prière

p-    Le prêtre encense en chantant une hymne de saint Ephrem

q-    Prière sur la tête de l’époux

r-      Prière sur la tête de l’épouse

s-     Prière sur les deux ensembles

   s’- Autre prière

    s’’- Autre prière

t-       Le prêtre met sa main sur la tête de l’époux en récitant une prière, et puis lui ôte la couronne.

u-     Le prêtre met sa main sur la tête de l’épouse en récitant une prière, et  

  puis lui ôte la couronne.

v- Prière sur les paranymphes

   v’- Prière

  w- Prière proclamée par le diacre

 

 IV- Prières finales

 

a-     Prière finale

b-    Homélie ou quelques recommandations données par le prêtre aux nouveaux époux

c-     Tous proclament trois fois : Amour dans le Christ, Kyrie eleison 

3. Rite du couronnement maronite selon le livre des rites de Bkerké datant de 1942 A. D.

3.1. Aperçu

     Le livre des « Rites maronites » de Bkerké fut édité l’an 1942 sous le mandat de sa béatitude le patriarche d’Antioche et de tout l’Orient Antoun Boutros Arida. Il est composé de 374 pages. Tout ce qui a rapport au rite du couronnement se trouve entre les pages 231-268. Ce livre est en langues syriaque et arabe (la transcription est en Karchouni). Un petit appendice indiquant la manière de la célébration des rites précède les rites des fiançailles et du couronnement.

3.2. Structure  

I- Rite des fiançailles (qui selon les indications de livre doit se dérouler dans  la maison de la fiancée).

 

a-     Le prêtre s’assure du consentement des deux sujets

b-    Les deux sujets répondent affirmativement

c-     Le prêtre dit trois fois : “regardez, je suis par le témoignage des présents innocent de votre engagement”

d-    Les deux se tiennent de la main droite, et le prêtre voile leurs mains par son étole et récite une prière

e-     Ils se lâchent les mains et le prêtre récite une autre prière

 

II- Rite de la bénédiction des anneaux

 

a-     Prière de la bénédiction des anneaux

b-    Le prêtre met les anneaux dans les mains des fiancés en récitant une prière

c-     S’il y a des ceintures et d’autres habits, le prêtre y récite une prière

d-    S’il le veut, le prêtre ceinture les fiancés

e-     Prière finale

 

III – Rite du couronnement (qui se déroule dans l’Eglise)

 

a-     Avant de commencer le rite, le prêtre récite les prières qui précèdent le couronnement, telles les prières qui précèdent l’office.

b-    Doxologie

c-     Prière initiale

d-    Tous récitent le psaume 128

e-     Froumiyoun (avec encensement)

f-      Sédro

g-     Hymne

h-     Prière de l’encens

i-       Mazmouro (chant) des lectures

j-       Lecture d’Eph 5, 22-27

k-     Fétgamo

l-       Lecture de Mt 19 3-6

m-  Chant de louange

n-     Homélie, ou quelques recommandations données par le prêtre aux nouveaux époux

o-    Korouzouto

p-    Hymne (Fchito)

q-    Prise du consentement des deux époux

r-      L’épouse et l’épouse se prennent par leurs mains droites, et le prêtre met le bout de son étole et sa main droite au-dessus de leurs et récite une prière

s-     Le prêtre bénit les deux anneaux

t-       Le prêtre leur met les anneaux dans leurs mains gauches et récite une prière

u-     Prière de la bénédiction des couronnes

v-     Couronnement de l’époux avec la récitation d’une hymne puis d’une  prière

w-   Couronnement de l’épouse avec la récitation d’une hymne puis d’une  prière

x-     Couronnement des paranymphes et prière

y-     Tous chantent une hymne de saint Ephrem (Mchiho dadnah men maryam)

z-     Le prêtre récite une prière sur la tête de l’époux et puis lui ôte la couronne

aa- Le prêtre récite une prière sur la tête de l’épouse et puis lui ôte la couronne

bb- Le prêtre récite une prière sur la tête des paranymphes et puis leur ôte leurs couronnes

cc-Prière

 

IV- Prière finale

 

a- Prière finale

 

4. Comparaison entre le rite de 1306 et celui de 1942

 

4.1.  Comparaison entre les deux rites des fiançailles

 

Rite de 1306 Rite de 1942
a- Consentement a- Consentement
b- Réponses affirmatives
c- Proclamation du prêtre
 b- Prière d- Les deux fiancés se tiennent par la main droite, et le prêtre voile leurs mains par son étole et récite une prière
c- Autre prière e- Ils se lâchent les mains et le prêtre récite une autre prière
d- Prière sur l’huile
e- Onction des fiancés et des présents

 

     Ce tableau comparatif montre une divergence dans la structure des deux rites des fiançailles. Certains éléments ont été préservés dans le rite de 1942, alors que d’autres ont été soit transformés, soit éliminés.

     Le premier élément qui est celui de la prise du consentement des deux fiancés a été préservé par le nouveau rite, aucun changement n’est à souligner à ce niveau. Quant aux points  “b” et “c” du rite de 1942, ils sont inexistants dans le manuscrit du 1306. Il se peut que la réponse des futurs fiancés soit comprise implicitement après la prise du consentement dans le rite de 1306. Une telle hypothèse pourrait être appuyée par la proclamation “c” du prêtre qui supposerait un consentement explicite : “regardez, je suis par le témoignage des présents innocent de votre engagement”.

     Les prières “b” et “c” de 1306, et les prières “d” et “e” de 1942, sont presque les mêmes (cf. l’appendice). Mais ce qui est à noter est le nouveau cachet sacramentaire qu’a revêtu le rite : le prêtre utilise désormais son étole et prie sur les mains des fiancés. Cette procédure est inexistante dans l’ancien rite. Il est probable que cette coutume soit d’influence latine, puisque la théologie sacramentaire orientale antique utilise en général l’huile comme signe sacramentel.

     La prière sur l’huile ainsi que l’onction sont inexistantes dans l’ancien rite : le “d” et le “e” de 1306 sont une spécificité de ce dernier.  Il appert que l’onction était utilisée naguère, non seulement pour le baptême, la confirmation, l’onction des malades et le sacerdoce, mais aussi pour le mariage. La remise d’une telle pratique à jour inscrirait davantage le rite du mariage maronite dans le sillage d’une théologie syro-antiochienne antique.

     Un autre fait est à souligner : les présents sont aussi oints par l’huile bénie. Ceci est peut-être un signe qui étend la responsabilité des fiançailles à toute la communauté (qui a offert les cadeaux).

 

4.2. Comparaison entre les deux rites de la bénédiction des anneaux

 

Rite de 1306 Rite de 1942
a- Prière de la bénédiction des anneaux et des ceintures a- Prière de la bénédiction des anneaux
b- Trisagion
c- Credo
d- Hymne de saint Ephrem chantée par le prêtre
e- Hymne chantée par le diacre
f- Mazmouro (chant) des lectures

g- Korouzouto h- Le prêtre met les anneaux dans les mains des fiancés en récitant une prièreb- Le prêtre met les anneaux dans les mains des fiancés en récitant une prière c- S’il y a des ceintures et d’autres habits, le prêtre y récite une prièrei- Le prêtre ceinture les fiancés en récitant une prièred- S’il veut, le prêtre ceinture les fiancésj- Pater k- Prière finalee- Prière finale

 

      Dans le rite de 1942, il s’agit dans “a” d’une bénédiction des anneaux, tandis que dans le rite de 1306, il s’agit dans “a” d’une bénédiction des anneaux et des ceintures. La bénédiction des ceintures pourrait évoquer tout un symbolisme de la pureté, de l’abstinence et de la virginité conjugale. Alors que même si la bénédiction des ceintures est mentionnée dans le nouveau rite, elle est désormais facultative et non essentielle comme dans le rite de 1306.  

     Entre les deux rites de la bénédiction des anneaux se trouve une divergence majeure. Toute une partie est omise dans le rite de 1942, à savoir:  “b”  Trisagion, “c” Credo, “d” hymne de saint Ephrem chantée par le prêtre, “e” hymne chantée par le diacre, “f” mazmouro (chant) des lectures, et “g” korouzouto. Beaucoup d’hypothèses peuvent être dites sur cette partie. On remarque cependant que la partie omise ressemble quelque peu à la structure de la première partie de la messe (la partie de la parole).

     En ce qui concerne le Trisagion, sa présence peut être qualifiée d’ordinaire puisqu’il se trouve dans la messe et dans tous les offices liturgiques.  Quant au Credo, il est de coutume orientale de le réciter dans la messe et à chaque prière liturgique (office).

     Le manuscrit n’indique pas des lectures bibliques, mais le Mazmouro des lectures le suppose, bien qu’il puisse être parfois présent sans qu’il n’y ait des lectures à faire (comme dans certains offices nocturnes par exemple). Cependant le Korouzouto vient souvent se placer après les lectures bibliques.

     Si dans l’ancien rite, il y a une bénédiction des anneaux et des ceintures dès la première prière, dans le nouveau rite, la bénédiction -facultative- des ceintures et des autres habits (inexistants dans 1306) vient se placer presque à la fin comme si elle n’était pas d’une très grande importance. La bénédiction des ceintures est facultative du moment qu’elle est obligatoire dans l’ancien rite.

     La prière du Pater est omise du nouveau rite, alors que la prière finale est la même pour les deux rites.

     Pourquoi y a-t-il eu tant d’omissions dans le nouveau rite ? Est-ce par ce que le rituel devenait trop long pour certains ? Ou est-ce un changement de mentalité sur certaines pratiques qui l’a entraîné ?  Et la latinisation n’est-elle pas à l’œuvre ? Une recherche reste à faire à ce niveau.

 

4.3. Comparaison entre les deux rites de couronnement

a- Avant de commencer le rite, le prêtre récite les prières qui précèdent le couronnement, telles les prières qui précèdent l’office.
b- Doxologie
c- Prière initiale
d- Tous récitent le psaume 128
e- Froumiyoun (avec encensement)
f- Sédro
g- Hymne (‘afifo)
h- Prière de l’encens
a-     Prière proclamée par le diacre (hlof chayno)
b- Bo’outo de saint Jacques chanté par le prêtre portant les couronnes de sa main droite
c- Trisagion
d- Mazmouro (chant) des lectures i- Mazmouro (chant) des lectures
e- Lecture d’Ep 5, 20-27 j- Lecture d’Ep 5, 22-27
k- Fétgamo
f- Lecture de Mt 19, 1-11 l- Lecture de Mt 19, 3-6
g- Korouzouto m- Chant de louange (wleh leychou’ mchiho…)
n- Homélie, ou quelques recommandations données par le prêtre aux nouveaux époux
h- Chant de louange (wleh leychou’ mchiho) o- Korouzouto
i- Hymne (Fchito) p- Hymne (Fchito)
j- Le diacre proclame: prions
q- Prise du consentement des deux époux
k- Le prêtre joint les mains des époux et proclame trois fois une doxologie trinitaire

 

r- L’épouse et l’épouse se prennent par leurs mains droites, et le prêtre met le bout de son étole et  sa main droite au-dessus des leurs et récite une prière s- Le prêtre bénit les deux anneaux t- Le prêtre leur met les anneaux dans leurs mains gauches et récite une prièrel- Prière de la bénédiction des couronnesu-     Prière de la bénédiction des couronnesl’- Autre prière m- Le prêtre met la couronne sur la tête de l’époux en récitant une prièrev- Couronnement de l’époux avec la récitation d’une hymne puis d’une  prièren- Le prêtre met la couronne sur la tête de l’épouse en récitant une prièrew- Couronnement de l’épouse avec la récitation d’une hymne puis d’une  prièreo- Autre prière sur l’épouse

x- Couronnement des paranymphes et prièrep- Le prêtre encense en chantant une hymne de saint Ephremy- Tous chantent une hymne de saint Ephrem (Mchiho dadnah)q- Prière sur la tête de l’époux r- Prière sur la tête de l’épouse s- Prière sur les deux ensemble s’- Autre prière S’’- Autre prière t- Le prêtre met sa main sur la tête de l’époux en récitant une prière, et puis

lui ôte la couronnez- Le prêtre récite une prière sur la tête de l’époux et puis lui ôte la couronneu – Le prêtre met sa main sur la tête de l’épouse en récitant une prière, et  puis lui ôte la couronneaa- Le prêtre récite une prière sur la tête de l’épouse et puis lui ôte la couronnev-     Prière sur les paranymphes

bb- Le prêtre récite une prière sur la tête des paranymphes et puis leur ôte leurs couronnesv’-  Prièrecc- Prièrew- Prière proclamée par le diacre

 

     Le premier fait très important à constater est la structure “a”, “b”, “c”, “d”, “e”, “f”, “g”, “h” du rite de 1942. C’est une structure très proche de celle de l’office et de la messe ; elle comprend une doxologie, une prière initiale, un psaume, un “houssoyo”, ce qui est inexistant dans l’ancien rite.

     Depuis son début, le rite de 1306 diverge avec celui de 1942. La première prière (hlof chayno) proclamée par le diacre est inexistante dans le nouveau rite. Ceux qui précèdent, à savoir “b” et “c” sont aussi inexistants dans le rite de 1942. Il est à mentionner que le chant “b” chanté par le prêtre seul (portant les couronnes) est long. Et en ce qui concerne le Trisagion, c’est la deuxième fois qu’il apparaît dans la totalité du rite. 

     Les deux rites se rejoignent pour la première fois dans le Mazmouro des lectures: “d” dans 1306, et “I” dans 1942. Les textes des deux Mazmouro sont les mêmes.

     Comme dans presque tous les rites maronites, les Mazmouro précèdent les lectures. La première lecture de saint Paul est presque similaire dans les deux rites, sauf que dans le rite de 1306 la lecture commence d’Ep 5, 20 et non d’Ep 5, 22 comme dans le nouveau rite.

     Après la lecture de l’épître paulinienne, il est d’habitude de réciter dans l’Eglise maronite le Fétgamo, ce qui est le cas pour le rite de 1942 (k), et non pour celui de 1306. On ne récitait peut-être pas de Fétgamo naguère, ou sa récitation était tellement évidente qu’elle n’a pas été mentionnée ?

     En ce qui concerne la lecture de l’Evangile (Mathieu) elle est presque la même dans les deux rites, sauf que celle de 1306 est plus longue. Dans l’ancien rite on lisait  Mt 19, 1-11, tandis que dans celui de 1942, on ne lit que Mt 19, 3-6.

     A la suite des lectures bibliques se trouvent deux éléments communs aux deux rites. Mais ce qui diffère est le Kourouzoto de 1306 qui est parallèle au chant de louange de 1942 et vice-versa. Quant à l’homélie, elle se dit dans le rite de 1942 après l’Evangile (n), alors qu’elle se situe dans le rite de 1306 à la fin, avec les prières finales.

     Les deux rites se rejoignent à nouveau dans le chant Fchito, “h” pour 1306 et “p” pour 1942. Les paroles du chant sont les mêmes pour les deux rites. 

     La proclamation du diacre “prions” “j” dans 1306 est inexistante dans le rite de 1942.

     La prise du consentement des deux époux (“q” dans 1942) est inexistante dans le rite de 1306. En effet, la prise de consentement est latine, et dans tous les rites orientaux originaires, il n’y a pas de prise de consentement pour le mariage. Le seul consentement que nous trouvons dans le rite est celui du rite des fiançailles, et il n’est pas tellement formel (il s’agit d’un simple consensus familial que le prêtre dirige).

     L’acte de joindre les mains des deux époux existe dans les deux rites. Cependant, sa forme diffère un peu d’un rite à l’autre. Dans le nouveau rite, s’ajoute l’insertion de l’étole, et la doxologie primitive est développée.

     Dans le nouveau rite se trouve une prière de la bénédiction des anneaux, et puis une mise des anneaux dans les mains gauches des époux (“s” et “t”). Cet acte liturgique est inexistant dans l’ancien rite. La seule mention des anneaux dans l’ancien rite se trouve dans la partie de la bénédiction des anneaux.

     Les deux rites se rejoignent à nouveau dans une prière de la bénédiction des couronnes. Cette prière est la même dans les deux rites. Cependant, elle est précédée par une autre prière qui a le même thème et qui est plus longue dans l’ancien rite (l’).

     Le couronnement de l’époux est le même dans les deux rites, sauf que dans celui de 1942 il y a un ajout d’une hymne. Le couronnement de l’épouse est le même dans les deux rites, sauf que le prêtre récite en premier lieu une prière “n” qui est chantée dans le nouveau rite “w”. Puis il récite une autre prière “o” qui est la même prière de “w” dans le nouveau rite.

     Dans l’ancien rite, il n’y a pas de couronnement des paranymphes (“x” dans 1942). Les anciens considéraient seulement les époux roi et reine dans ce rite.

     Derechef, les deux rites se rejoignent dans une hymne éphrémienne (“p” dans 1306 et “y” dans 1942). Les différences relevées à cet endroit sont : l’absence d’encensement dans le rite de 1942, ainsi que la disparition de quelques strophes du chant qui est désormais chanté par toutes l’assemblée, alors qu’il était chanté par le prêtre seul dans le rite de 1306.

     La structure “q”, “r”, “s”, “s’”, “s’’” de l’ancien rite sont inexistant dans celui de 1942 qui ne fait aucune allusion à ce moment liturgique, ni aux prières récitées.

     Les prières “t”, “u” et “v” de l’ancien rite, à savoir celles où le prêtre ôte les couronnes, et celles où il prie sur les paranymphes trouvent leurs parallèles dans “z”, “aa” et “bb” du nouveau rite. Sauf que dans l’ancien rite, l’action du découronnement des paranymphes est inexistante puisqu’ils n’ont pas été couronnés auparavant. Il existe aussi une légère différence dans l’action liturgique qui accompagne ces prières : dans l’ancien rite, le prêtre posait sa main sur la tête de l’époux ou de l’épouse, tandis que dans le nouveau, il se contente de lever sa main droite.

     La prière “v’” de l’ancien rite est la même que l’autre “cc” du nouveau rite.

     Avec la prière “cc”, le rite de couronnement de 1942 se clôt. Cependant, il existe un élément en plus dans le rite de 1306: la prière “w” proclamée par le diacre.

 

4.4. Comparaison entre les deux prières finales des rites

 

Rite de 1306 Rite de 1942
a- Prière finale a- Prière finale
b- Homélie ou quelques recommandations données par le prêtre aux nouveaux époux
c- Tous proclament trois fois: Amour dans le Christ, Kyrie eleison

 

     L’une des différences essentielles qui se trouvent dans ce rite se situe au niveau des prières finales. Le seul point commun est la prière “a” qui est la même dans les deux rites. Par la suite, l’homélie se situe à la fin du rite de 1306 qui s’achève par une triple proclamation de tous : Amour dans le Christ, Kyrie eleison.

5. Conclusion

     Par le biais de cette étude comparative, il est possible de pendre conscience de la problématique liturgique du rite de couronnement maronite. Toute réforme de ce rite gagnerait beaucoup à s’inspirer de l’ancien rituel qui garde des formes liturgiques syro-antiochiennes bien anciennes. L’un des éléments liturgiques orientaux les plus importants est celui de l’utilisation de l’huile sacrée lors du sacrement. De plus qu’une telle comparaison permet de mettre en exergue les nouveautés et les influences subies du rite de 1942.

 

6. Références

– Le livre des rites maronites (en syriaque et arabe)Bkerké 1942, p. 231-268.

 – Baissari Françis (Mgr), Rite ancien du couronnement maronite,    Publications de l’institut de liturgie à l’université Saint Esprit n° 19, Kaslik 1994, p. 7-34.

Dr Antoine Fleyfel

Travail effectué en 1999 au Liban et modifié le 28 janvier 2008 à Paris.

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