Rencontre à France Culture le 31.01.2016 dans le cadre de l’émission Foi et Tradition, présentée par Sébastien de Courtois.
Présentation de l’émission
Antoine Fleyfel , philosophe et théologien, est rédacteur en chef de la revue “Perspectives & Réflexions” , dont le récent n°3 s’employait à commémorer la funeste année 2015, avec trois dossiers : “le génocide arménien, ce que nombre de sprécialistes dénomment génocide assyro-chaldéo-syriaque, et la famine du Mont-Liban”.
Ici, au micro de Sébastien de Courtois , Antoine Fleyfel veut nous parler de l’avenir, un avenir fondé sur la lutte pour la cotoyenneté : “Il faut parler des chrétiens en Orient sous l’angle de la citoyenneté et de l’altérité” , dit-il.
Antoine Fleyfel tient beaucoup à l’idée de diversité : la diversité comme un antidote aux extrémismes et à la violence. Une diversité créatrice, insiste-t-il; des gens divers et qui ont la volonté de bâtir ensemble.
Antoine Fleyfel dit avoir des interlocuteurs : musulmans, chiites ou sunnites, qui lui disent qu’ils sont les premières victimes de cette violence. Il dit surtout qu’il ne s’agit pas là d’une guerre de religion, car les religions sont instrumentalisées dans ce conflit.
Il ne faut pas croire que l’islam se réduit à ces extrémismes qui prêchent contre l’Occident. Non, l’islam est beaucoup plus que ça, dit-il; et il pense à Louis Massignon , islamologue, chrétien engagé, lui-même devenu un chrétien d’Orient, marqué par sa rencontre avec le père Charles de Foucauld , au point d’avoir pensé le rejoindre au Sahara… C’est en tout cas de lui qu’il a tiré l’idée de “substitution” spirituelle; car les chrétiens d’Orient ne cherchent pas à convertir les musulmans, mais à s’offrir en “substitués” à leur place…
Antoine Fleyfel, en philosophe et théologien, dit ici qu’il faut réfléchir au sens du mot “altérité” , au mot “dialogue” , un dialogue de vie, comme au Liban, où il y a des villages mixtes, et où il n’est pas rare de rencontrer des familles musulmanes en train de baptiser leurs enfants, raconte-t-il ici; avant de dire : “Je ne crois pas que les chrétiens d’Orient vont disparaître.”
Antoine Fleyfel interviewé par Radio Vatican, 26.05.2014
Titre de l’interview : «En dehors de l’Irak, on ne peut pas parler d’un exode des chrétiens d’Orient»
Alors que le pèlerinage du Pape François en Terre Sainte arrive à sa fin, il n’est pas inutile de se poser la question du futur des chrétiens d’Orient. Doit-on craindre leur diminution inexorable ? Leur situation se pose-t-elle dans les mêmes termes que l’on soit en Irak, en Syrie, au Liban, en Egypte ou en Terre Sainte ? Nous avons posé la question à Antoine Fleyfel, théologien et philosophe franco-libanais, maître de conférences à l’Université catholique de Lille. Il a publié Géopolitique des chrétiens d’Orient (L’Harmattan 2013). Il est interrogé par Bernard Decottignies
Passer en revue la présence des chrétiens dans six contextes politiques du Proche-Orient arabe exclut tout discours supposant une unité géopolitique des “chrétiens d’Orient”. L’étude montre à quel point ceux-ci appartiennent au devenir de leur pays et vivent des situations uniques. Vont-ils disparaître comme le suggèrent certains ? Non, les “chrétiens arabes” ne sont pas en train d’écrire leur dernier chapitre en Orient et leur avenir au Machreq leur appartient toujours.
Antoine Fleyfel interviewé par Fréquence protestante sur la thématique de la théologie contextuelle arabe dans ses volets libanais et palestinien, le 14.06.2013